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Interview : Jeroni Fajardo

Ciao la compagnie

Parmi les doyens du trial mondial, l’Espagnol Jeroni Fajardo vient de tirer un trait sur sa carrière internationale. 

Contraint et forcé par le fait de ne pas trouver de guidon. Un départ qui lui laisse un goût amer, lui aurait aimé finir sur une note bien plus positive que celle laissée par sa saison 2023 catastrophique…

 

Alors, ta carrière s’arrête là ?

Oui, mais j’ai encore du mal à le réaliser. Mais c’est certain aujourd’hui, je ne serai plus pilote du TrialGP cette année. Je n’ai pas la motivation pour refaire une autre saison. Peut-être qu’avec une belle moto et un bon team, je pourrais la retrouver, mais à l’heure actuelle, c’est loin d’être le cas. Mais attention, je ne me retire pas du trial totalement, il y a encore beaucoup de choses à réaliser dans ce sport, en Espagne et dans le monde. Mais il faut que je me pose pour trouver comment gagner ma vie. Ce n’est pas simple, mais j’y réfléchis.

 

Ton retour sur ta dernière année de Mondial?

Loin de mes objectifs du début de saison car j’avais de grosses ambitions pour 2023 après
2022 qui avait été une bonne année, même s’il est dommage que l’on se soit complètement ratés avec le team lors la dernière manche à Ponte di Legno, en Italie. Sans cela, j’avais la possibilité de finir sur le podium final. Mais j’y ai perdu trois positions… Dont une place dans la dernière zone!
Personne de l’équipe n’a contrôlé mes points! Mais ça reste une bonne année, je me suis amusé et elle était sympa à disputer. Et puis, j’ai décroché le titre sur le France, en plus de trois podiums sur le Mondial. Sans oublier que je finis proche du trio de tête sur pas mal d’épreuves. Même sur le X-Trial, j’ai bien performé. Du coup, j’avais de grandes attent es pour 2023, notamment avec l’arrivée de la nouvelle moto à injection.

 

Et?

Ça a été la catastrophe… Clairement. On a attaqué la saison avec une machine qui n’était pas prête et on a fait beaucoup d’erreurs. Dont je ne pense pas avoir la responsabilité…

 

Tu parles de la moto ?

En partie. On ne l’a pas développée comme il aurait fallu car je n’ai eu aucune pièce à essayer, rien !

 

Tu n’as pas demandé à reprendre l’ancienne ?

Bien sûr que si, mais ça n’était pas possible. Non, 2023 restera une année très dure avec une 10 place finale, une de mes pires positions. Il y a eu mes soucis de moto, mais aussi une sérieuse blessure au dos. J’ai souffert d’une hernie discale cru niveau des vertèbres C4 et C5 qui m’a handicapé gravement pendant la saison. Elle appuyait sur un des nerfs de mon épaule gauche et je n’avais plus de sensations. Pendant 20-25 jours, je n’avais plus aucun ressenti. Mais j’ai eu peur de perdre la confiance de mes responsables et j’ai tout de même repris dans ces conditions après quelque temps, en essayant de rouler d’un bras… Du coup, c’était difficile de signer des résultats exceptionnels. Jusqu’à septembre,j’ai été transparent pour ces deux raisons et puis, à partir de là, ça a commencé à aller mieux. J’ai mieux roulé, enfin quand la machine fonctionnait. Sur le championnat d’Espagne notamment. Je ne sais pas ce qu’avait fait mon team, mais fin septembre, on a reçu quelques évolutions et elle allait mieux. Mais c’était temporaire. Elle n’a pas fonctionné deux sorties de la même façon…

 

 

Et tu en es où aujourd’hui ?

C’est dur. J’ai perdu la motivation et ma cote a bien baissé. On se dit que je ne peux plus rouler devant.
Non, 2023 restera une année catastrophique qui est le résultat du retard que l’on a pris dès le début du projet, en 2020. Même là, j’ai dû attaquer la saison en décembre 2022 avec une machine standard pour m’entraîner, ce qui était impossible. J’ai tenté de le faire comprendre aux responsables du team, mais on m’a répondu que c’était ainsi et qu’il fallait que j’accumule des heures de roulage. Du coup, mes entrainements consistaient à aller sur mes zones et à rouloter comme un S3.

 

Mais à la présentation à Monza, elle semblait bien marcher?

On ne faisait que des passages sur des petits troncs d’arbre, rien de très probant.

 

Revenons sur ta carrière en Mondial, combien d’années as-tu couru ?

23 ans! J’ai commencé à 16 ans et de 2001 à 2024, j’ai enchaîné toutes les saisons. C’est l’une des plus longues carrières a vec celle de Fuji, qui a dû en faire 25, Cabestany, 23, et Raga, peut-être 26. Bref, je commence à me faire vieux, mais je ne suis pas le plus ancien (rires).

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