Les saisons de Mondial se suivent mais Adam Raga n’abdique pas ! Il se bagarre toujours pour le podium.
A 41 ans, le Catalan continue de faire le job avec implication et courage, même s’il lui faut composer avec un corps vieillissant et des jeunes en progression. Son secret ? L’amour du trial et de la compétition, encore et toujours. Un mythe.
Tu t’es fait opérer du dos cet hiver, peux-tu nous en dire plus sur la nature de ta blessure ?
J’avais une hernie discale assez importante qui générait des douleurs et appuyait sur les nerfs de mes jambes. C’était assez critique et j’avais des problème de sensibilité à ce niveau. Pour tout dire, il arrivait même qu’elles soient bloquées (!)… Bref, il était urgent d’agir.
Comment s’est déroulée ta convalescence après ton opération ?
Ça a été difficile car l’opération était compliquée. Après une période assez courte à ne rien faire, pour que ça cicatrise, j’ai rattaqué le sport. Timidement au début et puis plus intensément. Quand j’ai senti que je n’avais plus mal, j’ai enquillé deux à trois séances de sport par jour pour récupérer mon niveau.
Tu as paru prêt d’emblée car dès les premières courses, tu jouais le podium. C’était une surprise pour toi ?
Eh bien presque ! J’avoue, j’étais surpris de gagner à Sheffield car j’avais eu très peu de temps pour me préparer finalement. Et puis surtout, je n’étais pas totalement prêt. J’étais loin d’être à 100 %…
Qu’est-ce que tu penses de ton début de saison sur le Mondial ?
Ce n’est clairement pas celui que je souhaitais. Mais je pense que ce n’est pas trop mal pour un pilote de 41 ans (rires) ! Plus ça va et plus j’ai du mal à digérer les blessures et les douleurs à l’entraînement. Et cette dernière opération au dos était encore une fois difficile. Mais bon, malgré tout ça, je vois que je reste compétitif, donc je dirai pour répondre à ta question que je suis plutôt heureux de ce début de Mondial 2023. Même si j’en voudrais plus (rires).
On voit Gabriel Marcelli, l’officiel Montesa, te challenger un peu plus que l’année dernière. On peut penser qu’il a progressé ou est-ce toi qui n’as pas encore atteint ton meilleur niveau ?
Gabriel est meilleur que l’année dernière maintenant, il me manque aussi un peu de niveau. Ce petit quelque chose que j’essaye de récupérer. J’aime beaucoup cette lutte contre un jeune prometteur, c’est stimulant. Mais dans le cas contraire, si c’était l’inverse et que ça soit moi le jeune, j’avoue que je serais gêné d’être battu par un vieux de 41 ans (rires) !
Quel est ton secret pour rester à un tel niveau de compétitivité ?
J’aime encore beaucoup m’entraîner et me préparer. Ce n’est pas une punition. Et puis sur les courses, j’aime cette recherche de la perfection, donner le meilleur de moi-même à chaque épreuve.
Tu ne te sens pas épuisé par toutes ces années d’efforts ? Comment se porte ton corps ?
Psychologiquement, ça va. Je me sens parfaitement bien. Mon corps, lui, est bien plus fatigué en revanche (rires) !
Tu préfères l’entraînement ou la course ?
La course. C’est là où je m’éclate ou je donne le meilleur de moi-même. A l’entraînement, je dois toujours gérer mon effort pour rester en dedans et être à 100 % de mes capacités sur les épreuves et ça m’oblige à me limiter. Donc à rouler avec une retenue. Ce qui gâche un peu le plaisir…
L’interview complète d’Adam Raga est à retrouver dans le numéro 108 de Trial Magazine.