A 28 ans, Benoît Bincaz change de cap et l’initie par une première victoire surprise sur le France au guidon de sa nouvelle monture électrique, l’Epure FACTOR-e d’Electric Motion, sans trop de roulage !
Une décision prise in extremis, sur un pari, par celui qui pensait quitter le Mondial et le France. Entre doutes, remise en question et passion intacte, le Haut-Savoyard raconte comment il s’est réinventé pour rester dans le jeu, au cœur d’un trial en pleine mutation.

Avant toute chose, je voulais savoir comment tu as fait pour gagner ta première épreuve, l’ouverture du championnat de France, sur l’Electric Motion ? Sans roulage, pratiquement !
La seule chose que je peux dire, c’est que même moi, j’ai trouvé ça étonnant (rires) ! J’ai commencé à rouler avec la moto seulement le lundi précédent l’épreuve car j’avais disputé le week-end précédent le X-Trial de Cahors sur mon ancienne machine, ne voulant pas me disperser avant. Du coup, je n’ai roulé avec l’EM que les lundi et mardi pour prendre mes marques sur mes terrains avant d’aller à Montpellier, à l’usine, faire quelques réglages avec le peu de sensations que j’avais pu ressentir. Mais le jeudi, j’ai pris un jour off pour me reposer car il y avait le Trial Indoor de Narbonne (cf. p. 56) que je disputais encore sur la Sherco le lendemain. Et c’est le samedi matin que j’ai dit au revoir au thermique pour le France. Mais le retour sur l’électrique a été compliqué et j’ai dû faire une grosse remise en question. Heureusement, en roulant toute la journée, j’ai retrouvé un peu de sensations.
Tu avais donc signé pour Electric Motion sans même avoir essayé l’Epure FACTOR-e, ta future machine ?
Exactement. On a trouvé un accord avec EM avant Cahors car le projet me branchait, comme l’équipe, toutes des bonnes personnes. Signer avec eux m’a semblé être la meilleure des solutions pour moi.
Du coup, tu devais avoir un peu de pression pour l’ouverture du France à Goudargues ?
Oui, surtout qu’il y avait tout le monde, les boss Philippe Aresten et Vincent Thommeret, le service commercial, la communication… De mon côté, je voulais leur prouver qu’ils ne s’étaient pas trompés. Mais tout s’est bien enchaîné dès les premières zones et j’ai signé une bonne journée.
Revenons sur le deal avec Electric Motion. Quand est-ce que ça s’est fait ?
On a commencé à discuter mi-mars. Avant cela, je m’étais dit que j’allais arrêter le championnat du monde outdoor pour me concentrer sur l’indoor parce que ça me plaît énormément et parce que j’y fais mes meilleurs résultats, avec mon team privé. Je projetais aussi de participer au championnat des Etats-Unis et de stopper le France…
Tu ne connaissais pas du tout les gens de chez Electric Motion ?
Si, bien sûr. Je connaissais Philippe Aresten depuis des années et étant très proche de Chris Bruand, lui-même un ami de Philippe, nous nous étions côtoyés quelques fois, hors trial. Donc, je savais où j’allais, je connaissais pas mal de personnes de l’équipe…