A LA UNEACTUS

Pour ou contre un système électronique pour contrôler le non-stop en Mondial ?

Ce n’est encore qu’une rumeur, mais sa persistance indique que quelque chose se trame dans les hautes sphères trialistiques pour une meilleure mise en application du règlement du non-stop. Nous avons donc demandé à quelques interlocuteurs leur avis sur cet éventuel progrès qui pourrait débouler bientôt en Championnat du Monde, et peut-être dans tous les pays s’il fait ses preuves…

 

Thierry Michaud, Président de la Commission Trial à la FIM :

 

« Nous travaillons en effet à la FIM, avec le soutien des constructeurs, à la mise au point d’un système qui assiste les commissaires dans leur prise de décision pour juger le stop. Notre idée est de les aider et d’harmoniser les décisions qu’ils peuvent prendre tout au long d’une journée. Car on sait qu’ils ont une tâche difficile, délicate, qui les dissuade de plus en plus de participer aux compétitions. Ils ne sont pas le seul arbitre, il y en a 12 autour d’eux, les pilotes, et c’est loin d’être simple à gérer. Ça l’a toujours été en trial, encore plus avec des pilotes de notoriété, mais on se doit de réagir, encore une fois pour promouvoir le trial dynamique.

Le football a sorti la VAR, le tennis le Hawk-eye, il serait idiot pour la moto de ne pas utiliser également les apports du progrès technologique. Voilà pourquoi nous travaillons sur un système mécanique, autonome et non relié au réseau GPS qui aide les commissaires. Toute la justesse et l’utilité de cet appareillage devra être d’accepter une tolérance. Car là est le problème du règlement actuel, il doit être interprété selon les circonstances. Mais nous avons fait des premiers essais, avec des pilotes de renom, et ceux-ci ont été concluants. Après, rien n’est encore décidé quant à son utilisation en compétition. Mais la FIM est consciente des difficultés et veut mettre au point une assistance électronique pour aider le jugement humain. Mais en aucun cas elle ne revient en arrière. Elle et les constructeurs veulent préserver le trial sans temps morts. »

 

Philippe Berlatier, ancien pilote devenu distributeur TRRS :

 

« Thierry Michaud, qui est un bon ami, m’a demandé mon avis et je lui ai répondu qu’à priori, j’y étais favorable. Peut-être pas à 200 %, mais on va dire que je suis plutôt pour. Il n’y a qu’avec ce genre de mouchard que l’on pourra obtenir une réelle équité sportive entre les concurrents. Aujourd’hui, on le sait, les commissaires ne jugent pas de la même façon un pilote du Trial3 et un cador du TrialGP. Surtout s’ils sortent d’une réunion de jury où on leur a dit qu’il fallait être inflexible ! Ils n’osent pas, parfois, parce qu’ils subissent des pressions et ça me gêne profondément. Ce système, qui pourrait être un GPS paramétrable précisément, pourrait déterminer la position d’un pilote et le temps de son immobilité. Ça serait beaucoup mieux qu’un vague système proposé à une époque par des Italiens que n’importe quel Géo-trouve-tout aurait pu bidouiller.

Là, il serait serti, donc inviolable, et c’est ce qu’il faut. L’appréciation humaine rentre aujourd’hui beaucoup trop dans l’appréciation du non-stop. Car on sait que tous les pilotes s’arrêtent. Tous marquent un petit temps d’arrêt pour se rééquilibrer, pour faire monter leur moteur dans les tours, pour laisser leurs suspensions se détendre avant un obstacle… Il suffira pour le coup de définir combien de temps ils pourraient le faire, 3 dixièmes de seconde, 5 dixièmes, voire une seconde pleine. C’est une solution qui serait acceptable, mais maintenant, je demande quand même à voir sur le terrain son utilisation et son efficacité. Mais pour militer aussi sur ce système, il faut penser que ça déchargerait les commissaires d’une responsabilité puisqu’ils n’auraient plus qu’à comptabiliser les pieds. Je suis sûr que ça leur plairait. »

 

Bruno Camozzi, gloire française retirée des affaires, mais toujours intéressée par le sport :

 

« On a déjà testé un système mis au point par François Courbouleix (NDR, l’actuel président de la Commission Trial de la FFM) il y a 10, 15 ou 20 ans. C’était en Italie et en France, Amos Bilbao y avait pris part également. Courbouleix avait élaboré un mécanisme qui allumait une lumière fixée sur le guidon lorsque la roue avant se bloquait, donc lorsque, théoriquement, le pilote s’était immobilisé. Mais cela ne fonctionnait pas. Tout simplement parce que les pilotes avancent malgré la roue avant bloquée, notamment lorsqu’elle est levée, ce qui reste la base de leur pilotage… Bref, cela n’avait jamais été validé et j’ai hâte de voir ce qui va arriver. On m’a parlé d’un système mécanique qui se positionnerait sur la roue arrière ou le pignon de sortie de boîte. Pas d’un GPS… En tout cas, il faudra voir ce que ça donne sur le terrain.

J’avoue que ça me plairait qu’il fonctionne car dans ce cas, tous les pilotes seraient sanctionnés de 5 points dans les zones actuelles. Car tous s’arrêtent ! Elles sont si étriquées qu’ils n’ont pas le choix… Après, si elles ne l’étaient pas, alors tous seraient à égalité car le niveau est super homogène, hormis Bou, au-dessus de la meute. Lorsque je regarde les vidéos, on voit clairement qu’ils marquent tous des temps d’arrêt et ça me fait rire car on leur impose un règlement qui n’est pas respecté ! Ce non-stop est pour moi une aberration dès le début. Outre qu’il n’est pas applicable, il n’est pas joli à voir et surtout, il date d’une autre époque. A la base, on pouvait faire des arrêts de progression sans être pénalisé, juste pour ajuster son placement… »

Retrouvez toutes nos questions d’actualités dans nos différents numéros de Trial Magazine. 

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page