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L’interview de Kiéran Touly

Dimanche 21 juillet 2019, Kiéran Touly a emporté à Auron (06) le titre de Champion du Monde trial 125 2019.

A l’arrivée, la tension s’est brusquement relâchée et l’émotion était plus que palpable !

Comme on n’est pas des sauvages, on a ensuite laissé au jeune pilote Scorpa le temps de prendre une douche bien méritée puis on lui a tendu le micro : voici donc l’ITW exclusive réalisée par TrialMag : 

Alors Kiéran, comment as-tu vécu cette journée ? A quel moment t’es-tu dit « là, ça va le faire » ?
Ce matin, c’était une course comme les autres ! J’allais – comme à chaque fois – me donner à fond pour gagner la journée : aucune gestion par rapport à mon avance au provisoire ! Comme j’avais réussi une bonne qualif’ samedi (deuxième NDR), j’aurais pu faire toute la course en observant les autres pilotes. Mais personne ne voulait se lancer dans la zone 2 : je suis passé devant et j’ai ouvert toutes les autres sections. J’ai fait un très bon premier tour (4 points contre 9 pour Rovery (Sherco), son meilleur rival NDR), puis au second, j’ai enregistré davantage d’échecs. Les zones s’étaient creusées, tout le monde a marqué plus de points que le matin. J’ai fait trois petites bêtises, mais j’ai pourtant continué à accentuer mon avance. J’ai fait les quatre dernières zones à zéro : la victoire était assurée !

Comment t’es-tu préparé avant ce GP de France à Auron ?
Après la Belgique, je suis parti une semaine dans le Sud où habite Maman : je me suis entraîné fort physiquement en pleine chaleur. En effet, au GP de Hollande, j’avais fait un début d’insolation le samedi et le dimanche, j’étais encore un peu dans les vap’. Du coup, j’ai mal roulé (enfin, il n’a cette fois pas gagné !). Du coup je suis arrivé ici affûté comme un vrai marathonien !

Physiquement, je suis arrivé sur les GP avec de la marge

Tes points forts pour dominer le pack 125 ?
J’ai cette année réussi à mettre en ligne une bonne condition physique, un mental solide et ma Scorpa marchait d’enfer. Tout le monde a pu s’en rendre clairement compte. A l’entraînement, je force beaucoup plus, avec beaucoup de course à pied, de vélo, du fractionné. Donc, le jour des courses, j’ai physiquement pas mal de marge et je suis en confiance…

 

Peux-tu nous présenter la « Team Touly » ?
La FFM prend en charge l’essentiel de l’intendance sur les GP, DSN Motos nous a prêté la 125 pour le Mondial et la Scorpa Academy nous fait bénéficier de ses sponsors. Alors, avec Papa qui me suit sur les courses, tu as la Team Touly au grand complet ! Quand je roulais avec la 300, il venait aussi m’assurer sur les séances d’entraînement.

Mais après m’être remis de ma blessure à l’ouverture en Elite au Lançon, je n’ai plus roulé qu’avec la 125. Du coup, je partais m’entraîner seul, sans avoir besoin de lui sur place. Et j’avais l’expérience de ma saison 2017 en Mondial 125, donc je partais en terrain connu.

Quel a été l’apport technique de Bertrand Quartier ? Comment s’est mise en place votre « collaboration » ?
Mon père et Bertrand sont amis de très longue date. Quand on a pris la décision de refaire le Trial 125 2019, il s’est proposé pour optimiser ma moto.

On s’est calés sur ce que je souhaitais avoir comme caractère moteur, en tenant aussi compte des spécificités de chaque GP. Il a alors défini une base technique sur laquelle on n’est plus revenus en cours de saison, afin que je ne perde pas mes repères de pilotage.

En cours de saison, on s’est ensuite contentés de reprendre les réglages de carburation prédéfinis en début d’année, selon le lieu du GP.

Un très grand merci à Bertrand Quartier !

La Hollande et Auron sont évidemment à tous points de vue très différents, mais à chaque fois j’avais une Scorpa qui marchait du feu de Dieu ! Bertrand a réalisé un super boulot, un immense merci à lui !

Cinq victoires en six courses : que t’a-t’il manqué pour réaliser le Grand Chelem ?
Comme je le disais, en Hollande il faisait très chaud et le samedi après midi, je suis resté en plein soleil sans y prêter attention. J’ai fait un genre d’insolation, du coup le dimanche, je ne me sentais pas bien sur la moto, avec des vertiges… Résultat, j’ai fait cinquième… Même le lundi, j’étais encore un peu dans le gaz. Adieu le grand chelem donc, mais chaque matin de GP, j’ai attaqué la course comme si c’était l’ouverture du championnat. Et en France, je suis parti avec une seule idée : gagner ! Il était hors de question de me reposer sur mon avance au provisoire…, donc je suis super heureux de terminer sur cette victoire à Auron.

 

L’ambiance avec les autres pilotes 125 ?
Absolument super, on est bien sûr rivaux une fois au guidon, mais je m’entends vraiment bien avec tous les autres pilotes. Rien à dire, l’ambiance est excellente.

Quels sont tes futurs projets ?
En 2020, je prévois de rouler sur les GP en Trial2. Je ne prévois pas de faire le championnat d’Europe, car à nos yeux, ce ne serait pas sportivement cohérent, ni très raisonnable financièrement compte tenu des retombées que l’on pourrait espérer.

Pour 2020, beaucoup de choses restent à définir…

Et je ferai bien sûr le championnat de France : reste à décider si je m’alignerai en Expert ou en Elite. J’ai d’excellentes relations avec Didier Valade et la Scorpa Academy et on a bien fonctionné ensemble cette année. Mais on n’a pour l’instant rien défini en ce qui concerne 2020.

Encore bravo Kiéran et excellente continuation pour la suite de tes aventures ! A TrialMag, en tout cas, on te dit merci au nom de tout le Trial français : chapeau jeune homme !

Les résultats de la finale d’Auron : CFOCT1
Le final 2019 : T1 
La « fiche technique » de Kiéran du site trialonline

 

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