Classique devenue institution, de par son ancienneté et sa fréquentation, les 4 Jours de la Creuse perpétue la tradition d’un trial jovial où le plaisir et l’amusement comptent bien plus que le résultat. Une expérience à vivre, ou à revivre, qu’on soit épicurien ou simple bipède aimant défiant l’apesanteur en deux-roues motorisé !
Arrivé dans le village de Sardent en Creuse mercredi soir, veille du départ des 4 Jours, c’est déjà la vision du bar du village plein, sur la place centrale, qui surprend. On est à la veille d’une épreuve réunissant 350 pilotes, venus de presque toute l’Europe, et ici règne une ambiance décontractée et joyeuse où ne transpire pas le moindre enjeu sportif, financier ou même honorifique. L’atmosphère est apaisée, relax, et colle parfaitement avec le thermomètre qui flirte avec les 25 degrés. En certains endroits, il y aurait pu avoir de la viande saoule, des groupes d’excités du bulbe, pas ici. La commune de Sardent et ses 800 habitants reste ce havre de paix où il fait bon flâner lors d’une belle soirée d’été. Même dans la salle de fête où se pressent les derniers concurrents pour les contrôles administratifs, l’ambiance est bon enfant. Les gars font la queue patiemment, en échangeant quelques mots avec leurs congénères et se soumettent aux formalités d’usage sans la moindre preuve de stress ou d’empressement. Faut dire qu’ils sont cueillis par une brochette de dames toutes plus cordiales les unes que les autres. On dirait une bande de copines. L’idéal pour aller pointer et présenter sa licence, son assurance et son bulletin d’inscription. Moi qui avais entendu parler des 4 Jours de la Creuse comme d’une épreuve joviale, j’en ai ici le tableau parfait, fidèle à sa réputation et c’est emplide curiosité que je m’en vais rencontrer le président du club depuis 40 ans, Jean-François Neyraud, pour tenter d’en comprendre les raisons. » Lorsque nous avons lancé la première édition des 4 jours de la Creuse, en 1981, nous avons totalement changé notre plan initial car nous souhaitions monter l’équivalent des 6 jours, un Scottish à la française. Il n’existait alors que des épreuves de 2 jours et nous souhaitions en monter une qui soit beaucoup plus longueet dure. Mais en discutant avec pas mal de pilotes, des inters notamment, dont Bernie Schreiber que je connaissais, on nous a conseillé, en particulier Bernie, de ne pas copier les 6 jours qui était une épreuve professionnelle réunissant essentiellement des bons pilotes. Pour lui, il était plus judicieux de lancer une compétition plus courte, mais plus conviviale et donc plus populaire. Il m’a dit que l’on attirerait plus de monde avec ce type de format. On a donc cherché un pont de 4 jours et on est partis sur cette formule, encore en vigueur aujourd’hui ! Le seul gros changement que l’on a opéré, c’est de déplacer la date. Au début, nous l’organisions pendant le pont de l‘Ascension mais la météo ayant été déplorable la première année, nous l’avons reculé à celui du 14 juillet.«
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