Rares sont les personnes rencontrées en ce moment à ne pas déclarer la conjoncture mauvaise, médiocre, voire inquiétante. Concessions remplies de motos neuves, constructeurs en délicatesse financière, pilotes professionnels au chômage… Il n’y a finalement que les fréquentations de certaines épreuves qui permettent encore de se rassurer et de se dire que la discipline ne meurt pas à petit feu.
Accessoirement, on peut aussi, en levant le bout de son nez, remarquer que dans les autres marchés moto, l’enduro notamment, ce n’est pas la panacée. Pas sûr que cela soit bien rassurant quand même… Pour le coup, il est un homme qu’il fait bon croiser pour engager une discussion, Jordi Tarrés.
Dix minutes avec lui et c’est une foi inébranlable en l’avenir qui vous habite (n’y voyez aucun jeu de mots grossier). Parce que le septuple champion du monde ne s’inquiète pas, lui. Il voit juste dans la situation actuelle le fait d’une société en mutation. Les trialistes ne roulent plus en chemin, mais dans des sites fermés et gérés par des clubs, car c’est souvent prohibé.
Ils achètent moins de motos neuves car l’inflation est passée par là et l’évolution limitée des modèles justifie qu’on en change moins souvent. La compétition, le TrialGP notamment, peut redevenir palpitante à la condition de rétablir l’équité entre les motos 2T et 4T. Le constructeur TRRS ne fermera pas ses portes car même si son activité a baissé, il continue à vendre des machines et à gagner de l’argent. Sans parler de la future sortie de nouveaux modèles excitants, une One R à injection à la robe remaniée, pour ne citer quelle.
Bref, Jordi le certifie : le trial plaît toujours et ses pratiquants restent aussi nombreux et assidus qu’autrefois. Espérons donc que notre septuple champion du monde voie juste et que son optimiste vision de la réalité soit aussi valable dans notre beau pays. Trial forever
Vincent Boudet.