Comment bien réviser sa moto ?
Votre moto a peut-être un bout de temps au garage ! Penser à réviser sa moto avant de l’emmener zoner est une étape essentielle. Voici la check-list des opérations à assurer pour lui refaire une santé.
Le contrôle des serrages
Allez, on débute doucement avec un contrôle du serrage des vis et des écrous. Avec vos clés plates, clés hexagonales ou Torx, faites le tour de la bête, que ce soit pour les vis moteur, le poste de pilotage, les roues, le bras oscillant, la fourche ou les rayons. Ne négligez aucune partie. Si vous avez un manuel d’utilisateur et des clés dynamométriques, suivez les couples recommandés.
Une goutte de frein filet bleu sur les vis démontées régulièrement n’est point de trop, notamment sur celles de la couronne. Autre recommandation, pour les rayons de roue cette fois, allez-y avec douceur et méthode. Moto sur le trépied, après avoir contrôlé à l’oreille leurs tensions en les faisant “tinter” avec un tournevis, procéder à leur serrage en souplesse, quart de tour par quart de tour. Ne vous acharnez surtout pas sur deux ou trois rayons desserrés, vous voileriez la jante… Les premiers pas pour réviser sa moto !
La vidange moteur
Après une grosse saison dans les zones, la vidange moteur est un impératif pour bien réviser sa moto. Après avoir chauffé l’huile une quinzaine de minutes en ayant laissé tourner le moteur au ralenti, dévissez le bouchon de vidange, derrière le sélecteur sur notre Sherco, et inclinez votre moto pour un écoulement optimal de l’huile. Pour patienter, vous pouvez nettoyer ledit bouchon qui, aimanté, peut être recouvert de limaille de fer provenant des pignons de boîte. Gaffe à l’état du joint s’il y en a un. Procédez ensuite au remplissage du bas moteur. En général, selon les préconisations constructeur, il faut prévoir 550 ml d’huile, mais vu qu’il en reste toujours un peu sur les pignons et dans les interstices du bas moteur, 500 ml suffisent. Voire 450 (après, certaines motos possèdent une vis de trop- plein…). Sur les moteurs 4T équipés d’un filtre à huile, il faudra évidemment procéder à son remplacement à chaque vidange, voire, si vous changez l’huile fréquemment, toutes les deux vidanges.
La vérification de la transmission
Après une grosse saison de roulage, votre transmission a généralement bien souffert et avant d’envisager une nouvelle année de service, il est impératif de contrôler l’état de la chaîne, sa tension ainsi que l’usure de la couronne et du pignon de sortie de boîte. Pour vérifier la fraîcheur de la chaîne, deux rapides contrôles sont efficaces. Le premier se fait au niveau de la couronne, en tirant sur un maillon. Si vous pouvez apercevoir une dent, voire une demi-dent, c’est que votre chaîne est fatiguée. Idem si, une fois démontée, elle marque une courbure importante lorsque vous la posez au sol sur son côté.
Sa bonne tension se vérifie, elle, en plaçant un doigt au niveau du tendeur de chaîne. Si vous pouvez en glisser plus d’un entre ledit tendeur et le bras oscillant, alors elle est détendue. Dans le cas contraire, elle est trop tendue. La tension, vous l’aurez compris, s’ajuste en réglant la position de la roue arrière en faisant pivoter les escargots de réglage situés sur l’axe de la roue arrière. La santé du pignon et de la couronne se contrôle à la forme des dents. Celles-ci ne doivent pas être creusées, ni légèrement couchées… Si c’est le cas, l’ensemble pignon/couronne/chaîne est bon pour la benne. Le nettoyage de la chaîne se fait dans un bac rempli d’essence, voire de gasoil, plus gras. Laissez-la tremper une nuit et ensuite, nettoyez-la au pinceau avant de la souffler à l’air comprimé.
Réviser sa moto en profondeur : le nettoyage des axes
Ça peut sembler anodin mais le graissage de tous les axes est essentiel pour réviser sa moto. Il ralentira le vieillissement de votre machine, tout en garantissant un confort d’utilisation optimal. Tout ce qui pivote, coulisse, glisse doit être lubrifié à la graisse en aérosol, type WD-40 ou équivalent. On pense aux repose-pieds, à l’embout de sélecteur, à la pédale de frein, son axe, l’axe du kick, les commandes… Pour info, le graissage des roulements des biellettes de suspension doit être réalisé chaque année. Si vous n’avez pas le temps de vous lancer dans un démontage en règle de ceux-ci, contentez-vous de retirer les axes à la moitié et de bourrer les roulements de graisse au lithium qui résiste à l’humidité.
La lubrification du câble de gaz
Il n’existe pas pire cauchemar pour un trialiste qu’une poignée de gaz qui accroche. Notre sport demande de la précision et le coup de gaz au millimètre est un impératif. Il est donc primordial que la poignée de gaz et son câble soient d’une propreté irréprochable. Voici comment nettoyer ce dernier.
1 – Déboîter le caoutchouc du câble de gaz avec douceur.
2 – Ouvrir le couvercle sans outil.
3 – Enlever le câble de gaz de son logement.
4 – Placer le câble à la verticale et le remplir de lubrifiant très fluide.
5 – Faire glisser à la main le câble de gaz afin de permettre à l’huile de s’écouler dans la gaine.
6 – Remonter l’ensemble.
Si la rotation de la poignée n’est pas parfaite, le souci se trouve au niveau de cette dernière. Il vous faut donc la démonter et nettoyer avec un dégraissant le guidon, plus l’intérieur de la poignée plastique. Pas d’huile, elle provoque l’accumulation de saletés…
Réviser sa moto et nettoyer les caches-poussières
Les cache-poussière des tubes de fourche sont l’ultime protection de vos joints spi et des tubes. Il faut donc s’assurer de leur propreté au risque de voir le sable et la terre s’accumuler et attaquer le chromage des tubes, ce qui signifie d’incessantes fuites d’huile. Comment les nettoyer ? C’est simple, muni d’un petit tournevis plat et fin, vous déboîtez le cache de sa gorge puis le nettoyez à l’aide d’un chiffon et d’une pulvérisation de dégraissant. La pointe de votre tournevis peut aussi faire office de raclette. Ensuite, on lubrifie le tout avec un silicone pour caoutchouc, voire de l’huile, avant d’emboîter à la main le cache- poussière.
La vérification des niveaux
Passons sur le contrôle du niveau de l’huile de boîte abordé lors du chapitre sur la vidange. On vérifie ici les autres liquides, notamment celui d’embrayage, la plupart des machines étant maintenant équipées d’un élément hydraulique. Le bon tournevis cruciforme en main, avec la bonne empreinte car les vis se marquent facilement, vous démontez le couvercle du maître-cylindre d’embrayage pour vérifier s’il n’est pas situé au-dessous du repère. Si c’est le cas, faites l’appoint avec minutie en utilisant impérativement le bon type de liquide, soit un liquide minéral (pas de DOT 4 pour les freins !) Pour les freins, un contrôle visuel au niveau des œilletons de contrôle situés sur les maîtres-cylindres suffit. Le niveau du liquide de refroidissement est vérifié en démontant le bouchon de radiateur. Si vous ne voyez pas le précieux liquide vert, rajoutez-en. Une rapide vérification de la bonne rotation de l’hélice du ventilateur peut aussi avoir son utilité. Une branche peut être coincée.
Un entretien soigné est le gage d’un vieillissement contenu et d’un plaisir de pilotage maximal
Un filtre encrassé, c’est un moteur qui s’use et qui manque de performances. La double peine. On va
donc redoubler d’attention sur cette étape. Une fois le haut du boîtier de filtre dévissé (en général, il est fixé avec une vis 6 pans ou Dzus), la mousse se retire en débridant la languette métal de maintien, comme sur notre Sherco, ou en la dévissant. Soyez attentifs pour éviter que la poussière ne tombe dans le conduit, même si vous pourrez ensuite le nettoyer avec un chiffon. Le filtre en main, vous le plongez dans un récipient rempli d’un mélange de nettoyant spécifique pour filtre et d’eau, pour ensuite l’essorer en douceur. Attention, sans tordre la mousse ! Ceci fait, vous pouvez, si vous êtes maniaque, le rincer au liquide vaisselle et à l’eau chaude, ce qui lui assurera une propreté optimale. Pour le séchage, l’idéal est de le laisser poser au soleil. Pas de sèche-linge ou de décapeur thermique qui pourrait endommager les alvéoles de la mousse. Avant son remontage, huilez-le avec une huile spécifique en le glissant dans un sac plastique (cela vous évitera de vous pourrir les mains !). Pour une étanchéité parfaite, on conseille de mettre enfin un peu de graisse sur le plan de joint du filtre, là où il porte sur le boîtier de filtre.
Nettoyage du carburateur
C’est inévitable, au fil des pleins et des sessions, un carburateur s’encrasse car il reste toujours des impuretés dans votre jerrican ou votre réservoir. L’essence peut aussi, après une longue période sans rouler, déposer un film dans le fond de votre cuve qui perturbe le fonctionnement des flotteurs. Bref, pour éviter les trous de carburation, un nettoyage périodique du carburateur s’impose même s’il est un poil fastidieux puisqu’il faudra au préalable retirer la boucle arrière. La démarche à suivre pour le carburateur est la suivante :
1 – On prépare son intervention. Votre plan de travail doit être propre et dégagé alors que votre carburateur est impeccable. Sans terre…
2 – Dévissez le bouchon de cuve, de façon à contrôler l’état du joint torique.
3 – Dévissez la cuve (4 vis) et le gicleur principal, avec son support, à l’aide d’une clé plate de 10.
4 – A l’aide d’un tournevis plat, dévissez ensuite le gicleur de ralenti qui se trouve à côté du principal. Déposez le tout sur un bout de chiffon propre.
5 – Avec de l’essence ou du dégraissant pour freins, on nettoie les deux gicleurs en soufflant fort dedans pour vérifier le bon écoulement de l’air. Faites de même pour le flotteur et son axe (attention car l’axe à la fâcheuse manie de se déboîter).
6 – Nettoyez bien la cuve ainsi que le joint torique. Enduire de graisse le bord de la cuve n’est pas superflu car le joint caoutchouc peut se craqueler en vieillissant. Il assurera un supplément d’étanchéité. On remonte ensuite la cuve qui doit se placer sans forcer, en faisant attention aux vis cruciformes. Il vous faut le tournevis adéquat sinon, elles
se marqueront vite !
Réviser sa moto : vérification de la pression des pneus
On arrive à la fin du check-up, il suffit maintenant de vérifier le gonflage de vos pneumatiques. A l’aide d’un manomètre précis (il en existe des digitaux pour VTT à moins de 10 euros), assurez-vous des bonnes pressions, sachant que l’on préconise entre 300 et 600 grammes par pneu suivant le grip recherché. N’oubliez pas de contrôler fréquemment la pression, même lors d’une session, car 50 grammes d’écart peuvent jouer au niveau de l’adhérence.
Les accessoires parfaits pour réviser sa moto
La sacoche-banane pour un trialiste, c’est un peu son sac à main. On y trouve souvent de tout, même si certains outils ne servent que rarement. Voici tout ce qui se cache à l’intérieur d’une sacoche de pro, Julien Perret (vice- champion du monde E-Trial 2021) ayant eu la gentillesse d’ouvrir son sac. Voici les essentiels pour réviser sa moto :
• Colliers rilsan
• Pompe de VTT
• Manomètre
• Couteau de Rambo (sans boussole !) • Pince coupante
• Jeu de clés 6 pans
• 2 fioles de DOT 4 (frein) et huile minérale d’embrayage • Fil de fer
• Clé à molette
• Jeu de clés plates (7/8/10/13)
• Scotch adhésif toilé
• 3 tournevis (plats et cruciformes)
• Kit de réparation pneu Tubeless
• Un sélecteur
• Leviers d’embrayage et de frein
• Une pédale de frein
• Une bougie
• Un coupe-circuit de rechange + son capuchon (rouge) • Une paire de gants (en cas de boue ou de pluie)
• Une banane et des barres de céréales
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