En plus de sa gamme XPRO 2025 et EVO 2025, Beta propose un trail midsize : la Beta Alp 4.0
La version Alp 4.0 est équipée trail. Gabarit compact, roues en 18 et 21” au standard TT, plaque-phare à LED qui habille l’écran TFT couleur, flancs qui protègent le radiateur. Elle est déclinée en blanc ou en rouge “Beta”. Sa sœur Alp X propose un phare rond angel eye, des coloris gris et noir classieux, des roues de 17 et 19 aux jantes et pneus larges. L’esthétique scrambler, plus urbaine, est carrément dans l’air du temps. La couronne, en 43 sur la 4.0, perd une dent sur la X et compense la roue de 17… Selle et réservoir verrouillés par clé, la plupart des éléments techniques sont communs. Notre petite Italienne est propulsée par un monocylindre aux normes Euro5 de 348 cm3 développant 35 chevaux et signé du Chinois Tayo. Cette Beta est une plateforme. Il suffirait de jouer sur les périphériques et la carto pour sortir un roadster ou un café racer…
Action !
Je colle mon gros nez à ras des machines. J’apprécie la construction. Le support de plaque me perturbe, mais je m’y fais vite. Sûrement efficace, il augmente les masses non suspendues. Un détendeur et catalyseur prend tout le dessous du moteur. C’est esthétiquement intelligent, mais exposé en off-road. À protéger d’urgence par un sabot bien ventilé pour les amateurs. Avantage induit, le silencieux très compact ne gênera pas d’éventuelles sacoches. Interrogé, notre hôte me rassure : garde-boue tout-terrain, sabot et autres protections figurent au catalogue d’accessoires Beta. J’apprécie des détails comme les butées de direction réglables, mais surtout le ventilateur et le radiateur d’huile de série. Bon pour la fiabilité, tout ça. Le moyeu arrière, comme sur les grandes, abrite un amortisseur de couple. Transmission secondaire et embrayage apprécieront… Les commodos s’apprivoisent aisément, à nous les routes touristiques des Maures, dans le Var ! Les commandes tombent bien sous les mains, mon 1,78 m est à l’aise. La boîte de vitesses se fait oublier, plus souple que sur certaines machines d’un prix trois fois supérieur. Le moteur reprend bien en bas, reste onctueux, discret à mi-régime, puis allonge de façon fort sympathique au-dessus de 6 000 tr/mn pour plafonner de 8 000 à la zone rouge. On attaque les virolos, le paysage est sublime. Après quelques minutes, je réalise que j’ai plus regardé la mer que le comportement de la moto. Puis le rythme devient celui d’une “balade soutenue”.
On a passé une poignée d’épingles, la moto s’est inscrite toute seule en virage, est ressortie en ligne sans que je corrige quoi que ce soit. Un vélo. Légère, plutôt courte, la chasse de trail lui confère pourtant une stabilité inconnue d’un roadster. Quant au freinage, il s’avère irréprochable. L’ensemble Nissin qui gère l’avant est celui-là même qui équipe les enduros racing de la gamme. Le Grimeca, qui s’occupe de l’arrière, fait le job avec progressivité pour les amateurs (comme moi) de positionnement en entrée de virage. D’évidence, elle est saine, facile et sa catégorie A2 en fera une parfaite première moto. La machine pour progresser sans stress.
Docteur Beta et Miss Alp
Aaah ! Changement de décor cet après-midi. Mode Off-Road, déconnexion de l’ABS, on attaque sur piste sèche. La différence de cartographie ne me paraît pas flagrante, j’aurais aimé quelque chose de plus net. Le trail se comporte en vrai tout-terrain quand les pneus du scrambler obligent à anticiper les freinages et facilitent de longues glisses à l’accélération. Inefficace, mais très fun. On enlève les caoutchoucs des cale-pieds d’un simple geste, sans outil. Malin. Le contrôle de la moto devient nettement plus précis. Je malmène un peu la machine, m’autorise même quelques petits jumps. Il faut vraiment sortir du domaine normal d’utilisation pour faire talonner l’arrière, et sans coup de raquette : la butée est neuve et la détente bien freinée. La fourche encaisse bien, même quand on se prend au jeu d’enquiller les chemins défoncés du coin avec caillasses et ornières. La différence avec une machine d’enduro moderne devient de plus en plus évidente à mesure qu’on augmente le rythme.
Mais bon, 27 cm de garde au sol, on passe partout et sans se traîner. Cette fourche m’étonne et me rappelle que je fis pis-que-pendre avec les HONDA 600 XR de ma jeunesse enfuie (violons, SVP !), avec leurs Showa classiques de même diamètre. La selle, confortable, restera un peu haute en TT pour les moins d’1,70 m qui peineront à poser les pieds au sol. N’est-ce pas, ma chérie ?
Au bilan, cette petite Beta Alp 4.0 apparaît comme une espèce de couteau suisse à deux roues. Elle satisfera bien plus que des p’tits jeunes. Je me prends à rêver que pour moins de 6 000 balles, 40 litres de bagages souples, un sabot et allez, une bulle, j’aurais une bonne semaine en quasi-autonomie pour attaquer les sections les plus exotiques du TET sans le moindre complexe. Assuré de toujours relever ma bécane, la porter à deux au pire, et manger autant de bitume que nécessaire au retour sans perdre mes vertèbres une par une.
Fiche technique BETA Alp 4.0
BETA Alp 4.0 | |
5 890 € | |
MOTEUR : | |
monocylindre, 4-temps, refroidissement liquide, 2 ACT, 4 soupapes • 348 cm³ • 35 ch à 9 500 tr/mn • couple : n.c. • 6 rapports • 2 modes de conduite • ABS déconnectable |
|
PARTIE-CYCLE : | |
périmétrique en acier, moteur suspendu • fourche classique Ø 43 mm, déb. 185 mm • mono-amortisseur réglable en précharge, déb. 195 mm • 1 disque Ø 290 mm, étrier Nissin 4 pistons • 1 disque Ø 220 mm, étrier Grimeca 2 pistons • roues AV/AR : 90/90-21 – 140/80-18 |
|
DIMENSIONS ET POIDS : | |
empattement : 1 440 mm • garde au sol : 270 mm • hauteur de selle : 865 mm • réservoir : 11 litres (dont 2,3 de réserve) • poids : 140 kg à sec | |
COLORIS : | |
rouge, blanc | |
DISPONIBILITÉ : | |
immédiate | |
GARANTIE : | |
4 ans, kilométrage illimité |
Texte : Bruno Debardet
Photos : Fabien Rolland