Allassac : le point de vue des pilotes
Reçue ce mardi soir, la communication des pilotes Elite français suite à l’affaire précédemment évoquée dans ces pages concernant le CF d’Allassac couru ce week end. Tous les détails y étaient exposés et nous regrettions alors de n’avoir pu entendre le point de vue des pilotes.
Voici donc maintenant leur exposé :
COMMUNIQUÉ OFFICIEL DES PILOTES ELITES FRANÇAIS
Suite à l’incident ayant lieu lors de la troisième épreuve
du Championnat de France à ALLASSAC.
« Dimanche lors de la magnifique épreuve allassacoise, c’est vraiment à contre cœur que nous avons refusé
fermement de prendre le départ de la course.
Pourquoi ?
Faute au litige lors de la zone de vitesse…
Les faits :
Alex FERRER passe dans la zone de vitesse, il fait tomber une flèche les trois commissaires de zone lui
mettent « 5 points » justifiés. Jusque-là tout est normal…
A son tour l’Espagnol Jéroni FAJARDO, s’élance dans la zone de vitesse, il fait le meilleur temps, mais
comme Alex FERRER, fait aussi tomber une flèche, les trois commissaires lui mettent « 5 points » justifiés.
Après tentative de négociation avec les commissaires, ces derniers maintiennent définitivement
leur décision : 5 points.
Où est donc le litige ?
Une discussion entre l’Espagnol, Mr Yves PRADEAU (agissant comme directeur course) et Pierre RAMONDA
(agissant comme délégué).
N’ayant pas été témoins de cette discussion, nous, les pilotes étaient remis à l’évidence en fonction des
résultats de la qualification que les ordres de départ étaient les suivants :
-Alex FERRER partait en premier,
-Jéroni FAJARDO en second,
-Téo COLAIRO en troisième,
-Benoit BINCAZ en quatrième
– Arnau FARRE en dernier
Nous recevons les horaires de départ par mail vers 23 h.
Vous conviendrez alors de notre stupeur et celle des commissaires à la lecture des horaires de départ :
Jeroni part en dernier…
Que s’est-il donc passé ?
La veille au soir de l’épreuve, le jury constitué de M. Yves PRADEAU, M. Pierre RAMONDA le délégué, M.
Yves PERCHERON, et le délégué régional M. UMO, se sont réunis et ont littéralement changé la décision
des 3 commissaires de zone sans même les concerter.
Comme par magie le « 5 » était devenu « 0 » favorisant volontairement le pilote espagnol.
(Cela vaudrait normalement, à Yves PRADEAU et à Pierre RAMONDA, un avertissement disciplinaire par la
fédération)
Pour information, entre nous les pilotes nous avons mis en place une règle déontologique qui consiste à
respecter les ordres de départ officiels comme ordres de passage dans les zones.
(Exemple : COLAIRO prend son départ en premier, FERRER en second, BINCAZ en troisième alors le
passage dans la zone 1 est le suivant : COLAIRO – FERRER – BINCAZ).
Quels enjeux pour nous ?
De partir dans les premiers sur la course crée un désavantage énorme que ça soit au niveau des traces
vierges, des changements de trajectoires si celles initialement prévues ne passent pas… D’où l’importance
cruciale de la zone de qualification en ELITE.
Le matin de la course, nous nous sommes rendus bien plus tôt que prévu au départ pour discuter avec
Yves PRADEAU et M. RAMONDA présent sur les lieux, mais n’ayant pas voulu revenir sur l’erreur qu’ils ont
commises délibérément, cela nous a mis hors de nous.
Et si on parlait du respect des commissaires par ce jury ?
En guise de solidarité à l’ensemble des commissaires bénévoles présents qui prennent les décisions les plus
justes à leurs yeux durant tout un week-end de compétition, nous trouvons inadmissible qu’un jury délibère
et change leurs décisions dans leurs dos.
Le trial est un sport jugé par une décision humaine, nos commissaires font du mieux possible et nous
n’arrivons pas à comprendre comment de telles choses puissent arrivées, sinon à quoi bon faire venir des
commissaires de la France entière si on ne leurs fait pas confance.
COMMUNIQUÉ OFFICIEL DES PILOTES ELITES FRANÇAIS
Suite à l’incident ayant lieu lors de la troisième épreuve
du Championnat de France à ALLASSAC.
D’autre part un sujet qui a créé des tensions sur notre Championnat de France est la venue des pilotes Espagnols.
Nous sommes très heureux de les avoir sur nos épreuves et cela nous tire vraiment vers le haut et nous challenge
d’avantage pour tenter de les battre !
Nous sommes très heureux du travail mis en place depuis plusieurs années par Mr le Président François
COURBOULEIX, car il a su nous fédérer, fédérer les usines pour nous mettre en place un très joli Championnat
de France, dépassant systématiquement les 100 engagés par épreuve, la preuve en est, les usines envoient leur
meilleurs pilotes !!!!!
Bravo Mr le PRESIDENT !
Mais nous, pilotes Elites professionnels, nous vous invitons à vous rendre compte à quel point il n’est pas évident
de vivre uniquement du Trial.
Nous acceptons à ce que les étrangers viennent, mais qu’ils soient alors classés dans une catégorie Internationale
scratch (comme le font très bien nos confrères Italiens) et nous laisser notre titre de Champion de France aux
Français.
Notre refus de participer à l’épreuve d’Allassac n’est pas sans conséquence.
Les deux premières places du Championnat de France Elite sont maintenant attribuées aux deux pilotes espagnols.
Benoit, Téo et moi-même n’avons pas marqué de points sur la manche allassacoise.
Nous sommes profondément déçus pour l’organisateur, pour l’ensemble des bénévoles, des spectateurs,
nous n’avons pas voulu détériorer cette magnifique organisation, nous avons fait la démonstration autant que
possible près des zones. Une réelle volonté de limiter au maximum les dégâts pour ce club magnifque qui nous
a si souvent bien accueillis depuis plus de 10 ans.
Nous regrettons amèrement que l’AMA ait souffert de notre action.
Une action forte pour défendre les valeurs de nos commissaires, des bénévoles et de l’esprit sportif !
Nous, pilotes professionnels, sommes de moins en moins nombreux. Notre engagement dans ce sport qu’on aime
tant est incommensurable.
Les exigences du haut niveau nous entrainent à faire de nombreux sacrifices, des heures incalculables
d’entrainements pour arriver à un tel niveau.
Nous venons de rentrer du Portugal avec une magnifique place de Vice Champion du Monde pour la France, nous
sommes si fiers et émus d’offrir au trial français cette deuxième place mondiale.
A peine rentrés, quelle tristesse de voir, au sein même de notre championnat de France, un directeur de course
et ses adjoints capables de bafouer des règles si simples pourtant à appliquer et favoriser à nouveau les
étrangers… Quel dommage…
Nous sommes fers d’avoir été solidaires, pilotes et suiveurs dans cette difficile décision. Mais c’est cette même
force qui nous a porté au sommet du trial international avec le titre de vice champion du monde.
Suite à ce qu’il s’est passé à Allassac nous tenons à ce que cela nous donne un nouveau départ vers une ère
de SOLIDARITE avec l’ensemble des acteurs du trial.
La passion est de plus en plus forte, les mentalités ont évolué ces 10 dernières années, nous vivons pour notre
sport et nous ferons ce qu’il faut pour tirer de cet incident négatif des valeurs positives et de solidarité dans
l’unique but du bon développement de notre sport.
Un travail commun passant par un réel dialogue entre FFM, commissaires, clubs et pilotes… Nous permettraient
ainsi de s’en tenir aux valeurs : « AVANCONS TOUS ENSEMBLE ». La compétition ne doit pas être entre tous
ces acteurs, elle doit être pour le bien du devenir du Trial Français. Les générations futures à venir, pour la
France ne méritent pas de supporter le poids d’une succession trialistique déplorable… Même si cela doit passer
malheureusement par des évictions.
Place maintenant à un nouveau départ ».
Sportivement FERRER Alex,
En concertation avec BINCAZ Benoit, COLAIRO Téo, DELANNOY Médéric, GUBIAN Loris
Vous connaissez maintenant le point de vue de nos pilotes. L’élément à nos yeux essentiel, c’est la volonté affichée juste ci-dessus de prendre un nouveau départ. On laisse donc de côté les vaines polémiques et comme nous le préconisions lundi, il est maintenant temps de réunir toutes les parties autour d’une table et de redémarrer sur de bonnes bases pour 2022.